Le dernier et ultime ouvrage de Paul Barril, va paraître aux Editions Balland et sera disponible en librairie à la fin du mois. Nous publions aujourd'hui (ci-après) le premier chapitre. L'opus est dès maintenant disponible sur la boutique de L'Essor.
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Nous sommes le jeudi 4 mai 2023. Vous lisez le numéro 52 de “La Sécurité est un Droit - Rue Bleue” (0,75€ l’exemplaire) parce que vous figurez sur notre fichier d’envois. Si vous êtes déjà abonné, vous la recevez sur votre boîte de messagerie chaque jeudi. Si vous ne l’êtes pas encore, c’est le moment de le faire ! C’est ici, en vous déconnectant préalablement… (Vous pouvez aussi, bien sûr, vous désinscrire…).
Le capitaine Barril, malgré les blocages incessants et douloureux de la maladie de Parkinson qui le transforment en invalide, délivre ici son dernier message et son dernier conseil de baroudeur au service de sa patrie, la France. (Balland - 2023)Le dernier message du capitaine Barril
Paul Barril, ex-numéro 2 du GIGN sous l'ère de Christian Prouteau fondateur de l'unité en 1974, a choisi L'Essor et son équipe, pour l'aider à finaliser son dernier ouvrage, qui paraît à la fin de ce mois chez Balland. Un livre témoignage et confession d'un homme qui fut un héros, et qui aujourd'hui souffre... (Notre article sur lessor.org : c’est ici).
Cette semaine, en guise d’édito, vous trouverez ci-dessous, en exclusivité, le premier chapitre de ce livre-événement.
C’était pour la France - chapitre 1 : Oui, j’avoue
“ L’homme qui prend la plume aujourd’hui n’est plus tout à fait le même que celui qui publiait son premier livre en 1984. Mon corps, entraîné à encaisser mais aussi à rebondir pendant de longues années, a fini par lâcher. Ces chocs, ces tensions, ces rafales de mauvais coups créant des traumatismes multiples, cette lutte permanente ont fini par diminuer mes capacités de combattant. Pas totalement, mais assez pour me crasher sans préavis sur le parquet comme une statue de sel. Oui, je l’avoue, je ne suis plus l’officier de Gendarmerie casse-cou que j’ai été pendant de longues années. Auréolé d’une certaine réputation, le plus souvent flatteuse malgré l’acharnement de certains jaloux – policiers, politiciens, juges ou journalistes – à critiquer mon travail et celui de la Gendarmerie sur tous les tons. Oui, je me suis assagi. Par force. L’âge, la maladie, cette satanée maladie de Parkinson incurable que je dois à mes entraînements passés. Elle entrave tous mes mouvements. Malgré ce handicap, je reste intact. Et je continue d’avancer. La voix de mon père bourdonne toujours dans mes oreilles : « Mon Petit Paul, mets un pied devant l’autre, et surtout, ne t’arrête jamais. » Je suivais péniblement mon héros de père dans les chemins escarpés et arides de la haute montagne, le regard fixé sur son sac volumineux et pesant d’où pendait une courte sangle de cuir. Je pouvais m’y accrocher, mais seulement en dernier recours, pour ne pas caler. Pour m’encourager, il disait à voix basse : « Nous sommes presque arrivés, les chamois nous attendent. » Malgré la maladie qui me grignote jour après jour dans la douleur, je reste plus que jamais fidèle aux promesses de ma jeunesse. Et je suis toujours aussi révolté par le spectacle attristant du monde, ces guerres inhumaines qui frappent aveuglément des innocents sans défense à coups de drones ou de missiles aveugles, ces regards d’enfants qui meurent de faim et de maladies, les turpitudes de certains de nos contemporains qui profitent des conflits en Libye, au Yémen, en Érythrée, en Ukraine pour s’enrichir davantage encore. Sans parler des dictateurs au pouvoir en Russie, en Iran, en Corée du Nord. Si je suis plus capable d’exécuter en quelques secondes un tir de haute précision avec mon 357 Magnum après avoir été largué de nuit d’un hélicoptère, le capitaine de Gendarmerie que je suis toujours continue à lutter pour rester fidèle au serment prêté à la sortie de l’école d’officiers de la Gendarmerie nationale de Melun. J’honorerai plus que jamais mon engagement au service la France et des Français. Toute ma vie a été consacrée à défendre ma patrie. Avec la conviction que les missions ordonnées par mes chefs ou directement par des ministres, parfois dans le plus grand secret, se faisaient toujours au service de la France. J’en ai évoqué quelques-unes dans mes précédents ouvrages. Les plus connues, celles qui m’ont valu autant d’éloges que de critiques. Il y en a eu d’autres, plus confidentielles, moins sensationnelles, plus secrètes, que je ne pourrai jamais évoquer. Toutes m’ont valu des moments forts, des émotions, des amitiés, la confirmation que mon engagement n’était pas inutile et qu’il était porteur de plus grand que moi. À l’âge où, comme tout être humain, je remonte le temps en faisant appel à mes souvenirs, je voudrais témoigner ici de certaines des missions qui ont constitué des moments charnières dans ma vie d’officier. Toutes ont conforté ma foi dans notre pays. Une foi toujours intacte. Pour lui je me suis battu sous toutes les latitudes avec l’insigne du GIGN, avec sa devise « S’engager pour la vie », souvent aussi sous Identité fictive (IF). J’étais alors un autre et je devenais, pour le temps de la mission, un vrai « dialogueur de combat ». Au preneur d’otages j’affirmais avec sincérité : « Tu vas t’en sortir, je vais t’aider. Fais-moi confiance. » Quelques minutes plus tard, je le neutralisais. Quelques exemples de qui j’ai momentanément été ? « Bonjour, M. Paul Birrot », journaliste et écrivain. « Au revoir, M. Bernard Colas », ingénieur chez Renault. Pour mon pays, j’ai fait couler le sang. J’ai fait parler les armes qu’il m’avait confiées. Pour lui, je suis allé au bout de moi-même. Jusqu’à frôler la mort. Mes cicatrices, toujours vives, me rappellent ces moments suspendus entre la vie et l’au-delà où j’ai failli basculer. Mais, plus douloureux encore, elles font revivre mes compagnons d’armes sans qui je n’aurais pu réussir. Ils ne sont plus là. Je sais qu’ils m’attendent quelque part. Tous volontaires, ils partageaient avec moi un même idéal : défendre notre patrie et lui faire honneur. Ils avaient une confiance absolue dans mes décisions, dans mes stratégies souvent hors normes. Merci Joe, merci Damiens, merci MuMu, merci Jacky, toi qui m’as sauvé la vie au péril de la tienne par moins 54 m de profondeur... Derrière ces révélations, vous découvrirez le vrai visage d’un homme qui a été caricaturé. Un homme dont la dignité a été plusieurs fois bafouée. Mais qui s’est acharné à rétablir les faits et la vérité. J’ai appris à mes dépens que « le mensonge prend toujours l’ascenseur et la vérité l’escalier ». Je reste fier d’être l’un des plus célèbres gendarmes français, non par esprit de gloriole ou de vanité, mais avec la conscience d’avoir porté haut et loin les couleurs de mon pays et de la Gendarmerie”. Paul Barril
Chapitres suivants :
Mes premières armes ................................... 15
Les leçons de Berlin ..................................... 25
Le GIGN ................................................……35
Un entraînement hors norme
pour des hommes hors norme ...................... 47
Les secrets de La Mecque (1) ....................... 55
Les secrets de La Mecque (2) ....................... 65
Les secrets de La Mecque (Épilogue) ........... 83
Mes tireurs d’élite saoudiens ........................ 89
Un privé pour la France ............................... 107
Mon ami Jacques Vergès ............................... 117
L’avocat et l’ancien du GIGN au Zaïre ......... 133
Le vrai visage de mon ennemi ....................... 149
Comment la France a perdu la République Centrafricaine ........................ 149
Mission spéciale en Côte d’Ivoire ................. 175
Mission spéciale au Vatican ........................... 187
En mai,L'Essor interroge ses lecteurs sur l'usage de la force par la Police et la Gendarmerie. Vous aussi, participez à cette consultation : en suivant ce lien.
🟥 FIC. Le Forum international de la cybersécurité (FIC) deviendra en 2024 le "Forum InCyber Europe". Après un salon marqué par le boycottage de l'Etat, le groupe Avisa Partners, coorganisateur du Forum International de la cybersécurité (FIC) prévoit d'organiser l'événement sous une nouvelle marque à Lille en 2024, pour se prémunir d'un divorce avec la Gendarmerie, propriétaire historique de la marque FIC.
Alain Dumait
Alain Dumait, 80 ans, est journaliste depuis 1970. Il devient éditeur de journaux en 1978 et crée La Lettre A, puis plusieurs autres publications. Il a racheté L’Essor de la Gendarmerie en 2012. Rue Bleue est un Service en ligne (SEL) mis en service en 2022 (CPPAP 0125 Z 95059). Service qualifié d'information politique et générale au sens de l'article 39bisA du Code général des impôts.00
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