"La Sécurité est un droit (Rue Bleue)"

Pour une police de proximité efficace et partout !

image_author_Alain_Dumait
Par Alain Dumait
8 févr. · 4 mn à lire
Partager cet article :

Ouverture des JO le 26 juillet : les difficultés se précisent et les nuages s’accumulent

Pour assurer la sécurité des Jeux, il faudra dégarnir largement les effectifs de la Gendarmerie en régions, et même Outre-mer...

Bonjour à tous !
Nous sommes le jeudi 8 février 2024.
Vous lisez le numéro 86 de “La Sécurité est un Droit - Rue Bleue”: parce que vous figurez sur notre fichier d’envois. Vous la recevez sur votre boîte mail chaque jeudi.
Si vous n'êtes pas encore souscripteur, c’est le moment de le faire ! 
C’est ici.
Pour lire ou relire tous les numéros précédents, 
c’est là !
Et, pour les plus anciens, 
c'est là.
( Si cette publication ne vous intéresse pas, merci de vous désabonner (tout en bas…. )
Si elle retient votre attention, ne pensez-vous pas que vous pourriez me payer un café, de temps en temps? Pour faire un don, défiscalisé à 66%, c'est là)


1) Tout d’abord, quelques informations, en bref…

  • Pierre-Edouard Colliex, jusqu'ici “conseiller police” de Gérald Darmanin, a été nommé mercredi préfet de police des Bouches-du-Rhône, succédant à Frédérique Camilleri, nommée dans l'Essonne, a 
    annoncé le ministre de l'Intérieur.

  • Le Malien de 32 ans qui a blessé plusieurs personnes samedi à la gare de Lyon à Paris a été mis en examen mardi, notamment pour tentatives d'assassinat aggravées et écroué. Le suspect, qui voulait "s'en prendre à des Français" selon le parquet, a également été mis en examen pour violences commises avec arme aggravées, a précisé le parquet de Paris.

  •  "Nasse policière": la France condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour une affaire datant de 2010. L'affaire concerne l'encerclement de nombreux jeunes manifestants, dont les douze requérants, pendant plusieurs heures par les forces de l'ordre sur la place Bellecour à Lyon, le 21 octobre 2010, durant une manifestation contre un projet de loi sur la réforme des retraites.
    (Depuis, la France a revu cette pratique, contestée ces dernières années, particulièrement lors de la crise des gilets jaunes et des manifestations contre la réforme des retraites. En décembre 2021, le ministère de l'Intérieur a ainsi publié une nouvelle version complète du SNMO dans lequel il justifiait le recours aux "nasses" pour "éviter le recours à des techniques de maintien de l'ordre pouvant 
    présenter des risques supérieurs d'atteinte aux personnes".)

  • Le montant des saisies d'avoirs criminels a presque doublé sur un an en 2023, pour atteindre le record d'1,4 milliard d'euros, a annoncé jeudi le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.

  • Cyber-sécurité. Etat civil, numéro de sécurité sociale, informations sur la mutuelle: "plus de 33 millions" de Français sont concernés par un vol de données lors d'une cyber-attaque contre des gestionnaires du tiers payant, a révélé mercredi la Cnil, mais les informations bancaires ou médicales n'en feraient pas partie.

  •  La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi la mise en examen du seul suspect en France, le Norvégien d'origine palestinienne Abou Zayed, dans l'enquête sur l'attentat de la rue des Rosiers à Paris en 
    1982, a appris l'AFP, de sources proches du dossier.

2) En promotion :

  • Grandes Enquêtes Criminelles de Gendarmes (La rédaction de L’Essor de la Gendarmerie).
    19,50€ chez l’éditeur + 5€ de frais postaux.

  • 200 pages - 12 grandes enquêtes restées célèbres dans l'univers des faits criminels - décembre 2023.

3) Ensuite, l’édito de la semaine

Le 6 mai 2014, le président de la République François Hollande, toujours satisfait, annonce, à l’occasion d’un entretien avec la presse, que la France sera candidate pour accueillir les Jeux olympiques (JO) en 2024, et aussi l’Exposition universelle en 2025.

Au fil des mois et des années qui suivent, le dossier est « monté ». Un Comité se constitue, la maire de Paris Anne Hisalgo, d’abord hostile se rallie au projet. Le Comité international olympique (CIO) enregistre cette candidature. Les sites possibles sont sélectionnés… Le 13 septembre 2017, Paris décroche la timbale. Ce sera l’occasion de célébrer le 100° anniversaire des JO de Paris de 1924.

Pour emporter la décision de CIO, Paris a du présenter un projet exceptionnel, avec une cérémonie d’ouverture hors-norme : non pas dans un stade, mais sur la Seine ! Du jamais vu depuis 3.000 ans (dixit Gérald Darmanin).

La partie « couverture sécuritaire », ne figure pas dans le dossier présenté. Pour le ministre de l’Intérieur, les choses sérieuses commencent.

Tous les moyens possibles seront mobilisés : la Police nationale, la Gendarmerie, les policiers municipaux de Paris et d’Ile de France et même 15.000 agents de la sécurité privée. 

La mobilisation commence. Après avoir plusieurs fois souligné la difficulté de la tache, Gérald Darmanin déclare être prêt, tout au long du second semestre 2023. 

S’agissant de la Gendarmerie, elle se met en ordre de bataille. 
Toutes les unités, dans tous les commandements seront concernés. Des gendarmes en régions seront déplacés en région parisienne. Sur place, des réservistes les remplaceront. Ils pourront même se retrouver dans des commissariat, pour remplacer des policiers appelés sur les sites des Jeux. Le ministre annonce l’abolition temporaire de la répartition du territoire en zone police (ZP) ou en zone gendarmerie (ZG). Même en Outre-mer, des escadrons de gendarmes mobiles seront rapatriés pour la circonstance… Il faut bien déshabiller Pierre pour habiller les JO….

Les syndicats de police réclament des primes, qu’ils obtiennent en janvier 2024… Ce seront les mêmes pour les gendarmes.
(Dans la foulée, tous les fonctionnaires de France en veulent autant, au nom du principe d’égalité… (sic). Voir ci-après*…)

Paris ne pourra pas augmenter autant que prévu ses effectifs de sa nouvelle Police municipale…Confrontée à une pénurie de candidats, la mairie de Paris mise désormais sur un effectif de 2.000 agents de la direction de la police municipale pour les Jeux olympiques, au lieu des 5.000 agents promis en 2020 par la maire PS Anne Hidalgo…

A ce jour, Pôle-emploi assure avoir recruté et formé quelque 10.000 agents de sécurité privée, sur les 15.000 programmés…

Les entreprises de sécurité privée ont indiquée, pour la pluqpart, qu’elles ne pourront pas répondre aux appels d’offre…

A la RATP, le premier syndicat a déposé un préavis de grève qui court jusqu’à la fin des JO.

Et pour tout arranger, la Parquet financier s’acharne sur le Cojo, comité d’organisation des JO. Son président,Tony Estanguet, est visé par une enquête ouverte par le Parquet national financier (PNF) portant sur les conditions de sa rémunération. Deux autres procédures, ouvertes en 2017 et 2022, ont été révélées au moment des perquisitions, les 20 et 21 juin 2023, de plusieurs sites en lien avec l'organisation des JO-2024. D’autres enquêtes périphériques ont été ouvertes…

Dans le même temps, le contexte sécuritaire s’assombrit, avec la multiplication, depuis plusieurs semaines, d’attaques au couteau, terroristes ou non.

A l’approche du 26 juillet, l’ouverture des JO, telle que prévue, demeure hypothétique.

Du coup, le soutien populaire pour cette manifestation exceptionnelle diminue fortement. Selon un sondage ODOXA, les Franciliens y seraient deux fois moins favorables qu’il y a deux ans…

Alain Dumait

PS. :  * La CGT et la CFDT ont demandé à l'administration de “clarifier” les critères d'octroi des primes aux fonctionnaires mobilisés pendant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) cet été, indiquent-elles 
dans des communiqués publiés mardi. Pour la CGT Fonction publique, premier syndicat de fonctionnaires, "les compensations pour les contraintes sont insuffisantes et pas établies de la même manière en fonction des employeurs" publics, "ce qui crée de l'inégalité." Une circulaire publiée en novembre prévoyait pourtant que, pour l'ensemble des 5,7 millions d'agents publics, la "majoration de rémunération" liée aux 
Jeux ne dépasse pas 1.500 euros. La CGT-Fonction Publique veillera à ce que les mesures prises soient élaborées sur des critères identiques quel que soit le service ou l'employeur", assure-t-elle dans son communiqué, au lendemain d'une réunion avec la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP). La CFDT Fonctions publiques, 3e syndicat, s'interroge dans un communiqué distinct: "Pourquoi 1.900 euros pour les policiers et pas pour d'autres?". "Le relèvement du plafond de la prime exceptionnelle pour une seule catégorie d'agents suscite de très nombreuses réactions. Même si elle devait 
être circonscrite aux seules forces de sécurité, il faut l'élargir (Douanes, personnels des Armées, Pénitentiaire, ...)", ajoute le syndicat. D'après la CGT, l'administration "a bien acté que la circulaire du 22 novembre 2023 n'était pas satisfaisante, ni assez précise sur les critères à retenir pour l'obtention de la prime JO". Elle se serait engagée à proposer des critères plus précis lors d'une prochaine réunion avec les syndicats, prévue mi-mars…

...