À huit jours de l'ouverture des JOP, les inquiétudes sécuritaires demeurent. Dans le monde, les désordres augmentent. Outre-mer, la France doit déployer des moyens importants. La situation extérieure soucie le Président de la République. Mais l'urgence budgétaire pour 2025 est plutôt du côté des crédits aux forces de sécurité intérieures (FSI).
Sous un gouvernement expédiant les affaires courantes, suite à la démission de Gabriel Attal le 16 juillet, aucune nomination ne peut se faire en conseil des ministres.
Les directeurs généraux de la Gendarmerie et de la Police, pourtant tous les deux sur le départ, restent donc en place.
Lors de sa traditionnelle allocution aux armées, à la veille du 14 juillet, le président Emmanuel Macron a estimé “nécessaire” un “ajustement” du budget de défense en 2025, en raison du “rapprochement des menaces”, notamment à l’aune de la guerre en Ukraine.
C’est un point de vue. Reste à le faire partager par une majorité de parlementaires, élus le 7 juillet dans cette législature, XVIIe du nom…
Un autre “ajustement” nous paraît, ici, plus nécessaire encore : il concerne les crédits de la mission “sécurités” du ministère de l’Intérieur, à savoir Sécurité civile, Sécurité routière, Police nationale et Gendarmerie nationale.
S’agissant de cette dernière, il faut, au moins, commencer à rattraper le retard, accumulé depuis de longues années, en matière d’entretien et de mise à niveau de nos casernes domaniales. Sur les seules dix dernières années, ce retard est évalué à plus de deux milliards d’euros !
Il faut ensuite poursuivre le renforcement des moyens de maintien de l’ordre – désormais mobilisés à plus de 30% sur les départements d’outre-mer – afin, au moins, de retrouver le niveau des années 1990, quand on avait 130 escadrons de gendarmes mobiles (contre 119 actuellement), chacun comportant 134 hommes (110, en moyenne, aujourd’hui).
C’est à ce prix que la paix civile, de plus en plus précaire, pourra être maintenue.
Gouverner, c’est choisir. Établir un budget pour 2025, sans augmenter la dette publique (3.100 milliards d’euros), tout en assurant l’avenir, et donc la sécurité des Français, et pas seulement à 2.000 kilomètres à l’est de nos frontières, sera un moment de vérité politique.
AD
x La question du mois de juillet de L’Essor magazine :
“Compte tenu de la montée des périls de sécurité publique, aussi bien en Métropole qu’outre-mer, à l’issue du second tour des élections générales législatives anticipées, le 7 juillet, seriez-vous d’accord pour dire que, dans tous les cas, l’augmentation des crédits de la Gendarmerie nationale, dans le budget pour 2025, doit devenir une priorité ?”
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"Les gendarmes ne poseront aucune permission durant les JO, entre le 24 juillet et le 11 août" (Général Ducept, commandant de la région de Gendarmerie d'Ile-de-France).
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Très bonne fin de semaine à tous, bonnes vacances et au jeudi 29 août, sur Rue Bleue !