Tout Voile Dehors

De façon récurrente le débat sur le port du voile, que l’on croyait à tort éteint, revient sur le devant de la scène.

De façon récurrente le débat sur le port du voile, que l’on croyait à tort éteint, revient sur le devant de la scène. Les adultes sur la voie publique ou plutôt dans les bâtiments publics, les enfants et adolescents à l’école et les plus grands à l’université par exemple.

Régulièrement cette question vient comme un bruit de fond polluer une actualité et faire, de ce qui devrait être anecdotique, un sujet de première page.

Aujourd’hui c’est la pratique du sport qui assure le rôle de l’étincelle.

Il convient de rappeler quelques évidences.

La France n’est pas une théocratie musulmane appliquant la charia.

Ensuite, la France est un pays laïc. La laïcité n’est pas synonyme de faire n’importe quoi au prétexte d’une expression mais le respect de tout un chacun dans sa pratique ou non d’une religion dans la sphère privée ou dans les lieux dédiés à cet effet.

En ce qui concerne les établissements scolaires ceux-ci doivent rester neutres vis-à-vis des religions, garantissant ainsi une égalité de traitement entre tous les élèves.

Le port du voile n’est pas une obligation contenue dans le Coran. Le terme de « voile » peut d’ailleurs être interprété comme synonyme d’un vêtement permettant à une femme de conserver sa dignité. Une femme juive sera tsniout, une femme musulmane sera voilée, dans les deux cas il s’agira d’une marque de pudeur et d’un message de dignité adressé à son environnement. Le caractère contextuel de ce « voile », l’Arabie du VIIème siècle, a perduré et lui a été substitué un affichage religieux lui donnant un caractère démonstratif. D’où les débats que nous connaissons actuellement.

Le port du voile par les élèves pratiquant le sport y compris dans le cadre scolaire est un sujet qui suscite actuellement débats et interrogations et on peut penser que la décision prise par le gouvernement à savoir son interdiction y compris dans les clubs de sport ne résoudra pas la question.  

Dans le cadre scolaire la sécurité des élèves doit être une priorité. Le port du voile peut représenter un risque dans certaines disciplines sportives où la mobilité et la visibilité sont essentielles. Pour éviter tout accident ou blessure, il est crucial d'imposer des tenues adaptées qui ne gênent pas les mouvements et assurent la sécurité des jeunes sportifs. Son interdiction est donc une mesure de bon sens, libre aux établissements confessionnels privés de respecter ou non celle-ci mais cela sera sous leur responsabilité avec les conséquences qui pourraient résulter d’un accident.

L'interdiction du voile peut également favoriser l'intégration des élèves. En imposant une tenue uniforme, on élimine les distinctions visibles entre les élèves, favorisant ainsi un sentiment d'appartenance commune et d'égalité. Cela permet de créer un environnement plus inclusif où chaque élève peut se concentrer sur ses performances sportives sans être jugé sur ses choix vestimentaires.

Nicolas LEREGLE

Directeur des rédactions

nicolas.leregle@lessor.org

Xavier Raufer : « Il faut nommer un Garde des Sceaux qui tape du poing sur la table »

La loi visant à sortir la France du narco-trafic est examinée à l’Assemblée nationale à partir du 17 mars. Son contenu et son application questionnent déjà tant les lois en la matière se multiplient. Il ne suffit pas de faire des lois, il faut encore les appliquer, nous explique Xavier Raufer.

Le crime paye encore

Ensauvagement, fusillade, manne financière : le trafic de stupéfiants prend un essor considérable en France ces dernière années et apporte avec lui son lot de crimes et les pouvoirs publics semblent absents. « Le Président Macron et ses ministres font semblant d’aller régler les problèmes criminels à Marseille mais dès qu’ils quittent la ville tout recommence », observe Xavier Raufer, criminologue au CNAM. « Si la criminalité fait parler, c’est en raison du fait qu’il existe plus de criminels qui récidivent, ou bien plus de phénomènes criminels qui se produisent. Pour le moment, nous sommes dans les deux cas. On laisse entrer de nombreux clandestins – des sans-papiers – qui, n’ayant pas de ressources, en arrivent à commettre des actes illicites pour manger. »

Le crime est aussi une question d’opportunisme, s’il existe encore des crimes c’est parce que le crime paye. « Si tous les braqueurs en France étaient condamnés à 20 ans de prison, il n’y aurait plus de braquage au bout de trois mois », ajoute-t-il.

La loi visant à sortir la France du narco-trafic : une nouvelle loi pour rien ?

Présentée aux élus du Parlement, la loi se vide progressivement et perd ainsi tout son sens. « Il n’y a rien de positif à en tirer, d’autant plus que l’on a déjà retiré 80% de son contenu. Ce type de loi est fait pour des questions de communication. Toutes les lois existent déjà mais ça ne rime à rien si on ne les applique pas », déplore le criminologue.

Toutes les lois existent déjà pour punir sévèrement les activités autour du trafic de stupéfiants, il convient seulement de les faire appliquer. Comme le dispose l’article 222-34 du Code Pénal, « le fait de diriger ou d'organiser un groupement ayant pour objet la production, la fabrication, l'importation, l'exportation, le transport, la détention, l'offre, la cession, l'acquisition ou l'emploi illicites de stupéfiants est puni de la réclusion criminelle à perpétuité et de 7 500 000 euros d'amende ». Et Xavier Raufer de questionner : « Que peut-on faire de plus ? ».

Si un juge veut condamner le vol, il peut utiliser l’article 311-8 du Code Pénal qui prévoit que « le vol est puni de vingt ans de réclusion criminelle et de 150 000 euros d'amende lorsqu'il est commis soit avec usage ou menace d'une arme, soit par une personne porteuse d'une arme soumise à autorisation ou dont le port est prohibé », précise-t-il.

Alors, que faire ? Comment réagir ?

Toutes les lois existent pour rétablir une fermeté vis-à-vis de la criminalité liée au trafic de stupéfiants mais il reste encore à les faire appliquer. « Il faut nommer un Garde des Sceaux qui tape du poing sur la table, qui demande au parquet l’application du code Pénal tel qu’il existe aujourd’hui », souligne Xavier Raufer. « Le ministre Dupont-Moretti était applaudi en prison et hué par les magistrats, le ministre Darmanin ne fait pas ce qu’il dit, quant au ministre Retailleau, après de belles promesses, ses succès concrets sont bien modestes », fustige le criminologue.

Le manque de moyens du ministère de la Justice peut être un frein à l’application des peines, notamment en raison du manque de greffiers pour assister les magistrats, surtout lorsque les lois s’empilent et s’accumulent. La seule solution pour y remédier réside dans le fait de « disposer d’une volonté politique pour faire appliquer les lois existantes », souligne le criminologue en conclusion.

Propos recueillis par Simon DOUAGLIN

Rédacteur en chef

www.lessordelasecuritepublique.org

"La Sécurité est un droit (Rue Bleue)"

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Par nicolas leregle

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