Les JOP, moment de vérité de la coopération entre la sécurité publique et privée

Nous sommes à 78 jours de l’ouverture des Jeux olympiques de Paris (JOP), et la mobilisation de la sécurité privée, au service de cette manifestation hors-norme, demeure incertaine quant à son volume.

S’agissant de l’adhésion populaire aux prochains jeux olympiques de Paris, il est possible que l’accueil fait hier à Marseille, à l’arrivée de la Flamme, réveille les ardeurs et l’engouement pour participer et encourager, et contribuer au succès de cette manifestation hors-norme…
Mais, pour autant, tous les problèmes pratiques d’organisation sont loin d’être réglés, en particulier ceux liés à la sécurisation, et donc à la sécurité des 40.000 participants (athlètes, accompagnateurs, organisateurs…) et des millions de spectateurs attendus sur les quinze sites de compétitions.

Le dispositif, élaboré dès octobre 2021, et mis au point progressivement depuis, comporte d’abord une mobilisation exceptionnelle des FSI (Forces de sécurité intérieure) : 

  • On sait, depuis la fin de 2022, que policiers et gendarmes, réservistes compris, seront tous appelés sur le terrain, dont 45.000 pour la seule cérémonie d’ouverture. Même l’armée sera appelée en renfort : 5.000 soldats vont même camper sur la pelouse de Reuilly, dans le 12e arrondissement de Paris.

  • Mais on sait aussi que le dispositif mis en place par le Comité d’organisation (Cojo) repose également sur la disponibilité de quelque 25.000 agents de la sécurité privée. 

Là, aujourd’hui, le bouclage reste encore incertain… Le préfet de la région Ile-de-France, Marc Guillaume est optimiste : “on sera dans les temps”. Mais certains professionnels le sont moins…

En réalité, cet événement pose, de façon nouvelle, la question de la coopération entre sécurité publique et privée.

Au départ - et c’était le cas encore il y a quelques dizaines d’années - les deux fonctions étaient bien distinctes, et même opposées : 

  • La sécurité publique vise l’intérêt général. La sécurité privée, au contraire, a pour but l’intérêt, d’une part d’un client qui cherche à prévenir la malveillance dont il pourrait être victime, et d’autre part de l’entreprise de sécurité, qui est d’ordre pécuniaire puisqu’il s’agit d’une activité commerciale. La sécurité publique, elle, est régie par le principe de gratuité, sauf pour quelques cas particuliers dans le domaine des secours” (Christophe Aubertin, maître de conférences à l'Université de Paris).

Puis, les coopérations se sont nouées et développées : s’agissant de la sécurité des zones portuaires et aéro-portuaires, ou pour les grandes manifestations sportives… 

Depuis les années 1980, assurément, la puissance publique n’est plus en mesure de satisfaire tous les besoins de sécurité de la population. Elle ne peut plus se passer d’un recours à la sécurité privée. 

Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes : les effectifs totaux sous l’autorité du ministère de l’intérieur sont de l’ordre de 250.000, tandis que ceux de la sécurité privée sont de plus de 200.000… Et, si les premiers progressent régulièrement, année après année, marche budgétaire l’une après l’autre, les effectifs du secteur privée ont connu une croissance fulgurante depuis 10 ans (14.000 entreprises recensées)

Pour les entreprises privées de sécurité, les JOP, aussi importants soient-ils, constituent un marché occasionnel, une activité temporaire, qui n’est pas de nature à mettre en cause les contrats réguliers en cours avec leurs clients fidèles.
C’est si vrai que les pouvoirs publics, à juste titre,
avec Pôle emploi, ont mis en place une politique active de recrutement de nouveaux employés, qui, après les JOP, trouveront à s’employer soit dans la sécurité publique, soit dans la sécurité privée.

Ces Jeux seront donc l’occasion de resserrer la coopération déjà existante entre sécurité publique et privée, et d’améliorer le continuum de la sécurité entre les espaces privés et publics.

Alain Dumait

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"La Sécurité est un droit (Rue Bleue)"

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Par nicolas leregle

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